Le soutien à la sociologue turque Pinar Selek, condamnée dans son pays pour des crimes qu'elle n'a pas commis, et réfugiée à Strasbourg, ne faiblit pas.
Une soirée de solidarité est organisée le 18 février prochain de 20 à 22h au cinéma l'Odyssée (3 rue des Francs-Bourgeois) en présence de son père, Alp Selek, avocat, du président Alain Beretz, d'un représentant de la mairie de Strasbourg et de la délégation strasbourgeoise qui s'est rendue à Istanbul pour assister à son procès le 24 janvier dernier.
Plus d'informations dans les jours qui viennent sur le site de l'Université de Strasbourg.
ICube, le laboratoire des sciences de l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie est né le 1er janvier dernier de la fusion de cinq laboratoires. Pourquoi, comment, quels avantages les chercheurs en espèrent-ils, autour de quel projet se sont-ils fédérés ? Les réponses de Michel de Mathelin, porteur du projet et directeur de la nouvelle structure.
Michel de Mathelin, qu'est-ce que c'est ICube ?
ICube est un laboratoire, issu de la fusion de cinq laboratoires, dont les domaines de recherche portent sur l'informatique, l'ingénierie et l'imagerie : d'où les trois « I ». Il existe officiellement depuis le 1er janvier dernier, mais nous préparons sa création depuis quatre ans.
ICube regroupe en son sein quasiment tous les chercheurs qui travaillent à Strasbourg dans le domaine des sciences pour l'ingénieur et de l'informatique, à savoir 450 personnes - 250 chercheurs et 200 doctorants environ. Ils sont répartis dans 14 équipes, elles-mêmes regroupées dans quatre départements. ICube est une unité mixte de recherche CNRS-Université de Strasbourg avec aussi une tutelle de l’Insa de Strasbourg et de l’Engees.
Pourquoi avez-vous souhaité vous regrouper dans cette structure ?
Notre principale motivation, c'est d'améliorer notre visibilité localement et nationalement. À Strasbourg, l'informatique et les sciences de l'ingénieur sont des disciplines récentes, avec une communauté scientifique qui n'est pas pléthorique. Dispersés sur cinq labos, nous n’étions pas assez visibles... notamment aux yeux de nos tutelles : le CNRS, par exemple, finance de moins en moins les laboratoires de petite taille dans les sciences de l’ingénieur. Enfin, nos moyens financiers et administratifs étaient également éparpillés dans plusieurs composantes, nous rattachant de fait à plusieurs collégiums. Une situation complexe, parfois ingérable !
Cette fusion a-t-elle été de soi pour tout le monde ?
Au début, il y a eu beaucoup de réticences. La peur de créer une grosse structure qui se révèle inefficace et ne dure pas dans le temps. La peur aussi de perdre son identité, d'être noyé dans une masse. Juste après son élection en 2009, Alain Beretz m'avait chargé de construire ce projet : j'ai décidé de lancer le chantier immédiatement, afin de lui donner le temps de mûrir. Il nous fallait un peu de temps pour apprendre à nous connaître, nous faire confiance, et pour que chacun trouve sa place.
La question de l'identité, par exemple, a trouvé sa solution dans l'intitulé des quatre départements d'ICube et celui des équipes, qui correspondent à peu près aux domaines de recherche des laboratoires préexistants*.
Notre effectif est très équilibré numériquement entre chercheurs en sciences de l’information et en ingénierie, à tel point que nous sommes rattachés aux deux instituts correspondants du CNRS. Cela nous place à la frontière entre le monde virtuel (numérique) et physique. Un point de vue intéressant sur les choses !
Quel projet scientifique anime et fédère le laboratoire ?
Nous faisons beaucoup de recherche fondamentale, avec deux domaines applicatifs forts : l'ingénierie de la santé (imagerie médicale, robotique chirurgicale, biomécanique, instrumentation, etc.) et l'environnement (traitement de l'eau, géothermie profonde, photovoltaïque, télédétection, etc.). ICube héberge également deux Équipements d'excellence (Équipex), participe à un troisième. Nos équipes sont partie prenante de trois Laboratoires d'excellence (Labex). Nous sommes le principal partenaire de recherche de l'Institut hospitalier universitaire (IHU) de Strasbourg.
Nous allons maintenant explorer le potentiel de notre interdisciplinarité : travailler par exemple sur le calcul scientifique, qui est un domaine qui nous concerne tous, l'imagerie physique, l'ingénierie des matériaux, la modélisation, le développement durable. Au total, nous avons identifié cinq programmes scientifiques transversaux.
Et quelles seront vos priorités au démarrage de cette nouvelle structure ?
D'abord, mettre en place le fonctionnement matériel, administratif, financier d'ICube, en tenant compte du fait que nous sommes sur six sites géographiques différents. Assurer le lancement officiel du labo (normalement fin mars), créer ses outils de communication.
Ensuite, animer les cinq programmes scientifiques transversaux, développer une politique scientifique interne, c'est-à-dire dégager un budget pour financer des projets de recherche atypiques, des journées thématiques, des séminaires.
Cette année 2013, nous allons également nous doter d'une nouvelle plateforme d'imagerie à résonance magnétique à haut champ pour le petit-animal. Un gros projet de 1,5 million d'euros.
Bref, tout cela ne fait que commencer !
Propos recueillis par Caroline Laplane
*Cinq laboratoires étaient concernés initialement par la fusion, mais deux d'entre eux ont fusionné en amont de la création d'ICube.
Olivier Hoerdt, élu vice-président Vie universitaire le 22 janvier par le congrès de l’Université de Strasbourg, revient sur ses projets pour les deux années à venir.
Quels sont les principaux objectifs de votre mandat ?
Mes missions tournent autour de quatre axes : réussir la vie universitaire, agir pour la santé des étudiants, faire du sport un élément fédérateur pour l’université et promouvoir la culture au sein de notre établissement. De plus, un gros travail de mutualisation sur le réseau alumni entre l'université et les associations étudiantes est à développer. Et surtout, j’aimerais faire en sorte d'avoir une vie universitaire de qualité sur l'ensemble des campus de l'université en multipliant les événements sur les campus excentrés. J’ai également la volonté de mettre en place une commission Vie universitaire où les associations étudiantes peuvent s’exprimer. Je pars d’un constat partagé : dans le Cévu1, on traite surtout du « Cé ». Avec cette nouvelle instance en charge de présenter les projets étudiants au Cévu, je veux renforcer le poids du « vu » !
Comment devient-on vice-président Vie universitaire ?
Depuis que je suis étudiant, je vis dans le monde associatif. En première année de licence, j’ai adhéré à l’Association des étudiants en géographie de Strasbourg. En L2, j’en ai été élu président et en L3, en parallèle, j’ai aussi été vice-président de la Fédération nationale des associations de géographie. En master 1, j’ai été élu premier vice-président de l’Afges2. Je me suis donc investi depuis plusieurs années dans le monde associatif et universitaire. Au début, je donnais un coup de main, puis ça m’a plu et je trouvais que c’était même complémentaire à ma formation : gestion de projet, management d’équipe… Être vice-président de l’Université de Strasbourg est totalement nouveau pour moi, c’est un nouveau fonctionnement avec beaucoup de choses à apprendre. Mais j’en ai déjà une certaine vision grâce à ma bonne connaissance du système associatif strasbourgeois.
Quels projets souhaitez-vous mettre en place pendant votre mandat ?
Un des projets que je souhaite réaliser est une épicerie solidaire. Concernant la culture et selon le constat que l’on met surtout en avant les associations et pas forcément les étudiants, j’aimerais montrer la richesse que possède l’université en organisant une semaine des talents, ceux pas assez connus des étudiants ! Pour la santé, je m’appuie sur des enquêtes nationales ou locales pointant les problèmes financiers qu’ont les étudiants par rapport aux dépenses de santé. Or l’université a un très bon service, gratuit, le Sumps3. Il mérite aussi d’être mieux connu. Je souhaite donc multiplier les événements de prévention pour que ce ne soient pas les étudiants qui aillent vers l’université mais l’inverse. Pour le sport, je vais me concentrer sur la question des financements, de l’amélioration des infrastructures, une grande préoccupation. Il faut donner des moyens à l’Association sportive pour emmener des équipes universitaires dans des compétitions et développer ainsi l’image de l’université. Un des grands projets est d’organiser une compétition interfilière afin de développer le sentiment d’appartenance. Pour la vie universitaire, je souhaite valoriser et inciter l’engagement notamment via le DUEE4.
Alain Beretz a rappelé lors du congrès du 22 janvier qu’il vous confiait un mandat double : « réussir votre vice-présidence, mais aussi vos études. » Pensez-vous y arriver ?
Je me suis investi dès ma première année étudiante et j’ai obtenu tous mes semestres du premier coup (sauf un, au rattrapage). Je pense donc pouvoir y arriver. Je vais continuer à m’imposer une discipline, travailler mes cours, savoir dire « non ». Et si mon emploi du temps est plus léger, je prendrai de l’avance…
Propos recueillis par Fanny Del
1Conseil des études et de la vie universitaireAinaz Nosrat, étudiante à l’UFR des arts1, a accompagné le réalisateur Abbas Kiarostami lors de sa résidence à l’Université de Strasbourg du 14 au 24 janvier. Récit d’une rencontre entre deux artistes iraniens.
« Quand Thibault Honoré2 m’a demandé si je connaissais quelqu’un qui pourrait accompagner Abbas Kiarostami et lui servir d’interprète lors de sa venue à Strasbourg, je lui ai tout de suite dit "je parle le perse et je me débrouille en français donc je peux le faire" », confie Ainaz Nosrat.
Née à Téhéran, la jeune étudiante de 26 ans est arrivée à Strasbourg il y a deux ans et demi pour suivre des études en arts. « Bien sûr, je connaissais Abbas Kiarostami. Lorsque j’étais enfant, j’ai vu plusieurs fois son film Où est la maison de mon ami3 à la télévision », se souvient-elle. Mais elle était loin de s’imaginer pouvoir le rencontrer et vivre une telle expérience. « J’ai vraiment passé dix jours magnifiques », s’exclame-t-elle.
Chaque matin, Ainaz allait le chercher à son hôtel pour le conduire jusqu’à l’université. « Un trajet de 15 minutes à pied en temps normal pouvait prendre jusqu’à 30 ou 40 minutes avec Abbas Kiarostami ; il s’arrêtait sans cesse faire des photos », plaisante-t-elle.
Une expérience enrichissante
Une fois arrivés sur le campus, Ainaz tenait son rôle d’interprète pendant qu’Abbas Kiarostami dirigeait un atelier pratique de photo et de vidéo, tenu en parallèle à un travail de création d’un groupe d’étudiants de l’UFR des arts. « Ce n’était pas facile car il fallait que je traduise alors qu’il était en plein processus de création avec les étudiants », explique-t-elle.
Mais Ainaz confie avoir beaucoup appris aux côtés du cinéaste à la fois personnellement et artistiquement. « Cette expérience m’a d’abord fait grandir car c’était la première fois que j’étais responsable de quelqu’un. Et en tant que peintre4, j’ai adoré le voir photographier des détails et composer ses photos ; comme en peinture, il s’agit d’un véritable jeu avec les images. Il m’a donné envie d’apprendre le montage de photos et de vidéos. »
Fière d’avoir mené à bien sa mission, Ainaz Nosrat est retournée à sa vie d’étudiante. Son rêve : pouvoir vivre de sa peinture.
Floriane Andrey
1 En deuxième année de master recherche Arts plastiques.Le samedi 9 mars 2013, l’Université de Strasbourg ouvre ses portes… et plus exactement celles des campus de l’Esplanade, Médecine, Illkirch, Cronenbourg-Schiltigheim, Haguenau et Sélestat. Lycéens, étudiants, adultes en reprise d’études et curieux peuvent, dès à présent, préparer leur visite en consultant le programme de la journée sur le site dédié à la manifestation.
Des enseignants-chercheurs, des étudiants et de nombreux autres acteurs de la vie universitaire accueillent le samedi 9 mars tous les publics pour répondre à leurs questions et leur dévoiler leurs lieux de travail, d'études et de vie. L’ensemble des facultés, UFR, écoles et instituts de l’Université de Strasbourg (Unistra) participent à cette manifestation. Les visiteurs peuvent ainsi s’informer sur la nouvelle offre de formation pour la rentrée 2013/2014 et découvrir les différents projets menés par les étudiants. Ils retrouvent également au Nouveau Patio le service d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle de l’Unistra, Espace avenir, organisateur de la journée portes ouvertes (JPO). Le Service de formation continue et le Service de la validation des acquis de l’expérience (VAE) y renseigneront également sur la reprise d’études. Dans l’aula du Patio, les visiteurs retrouveront la Direction des études et de la scolarité qui renseignera notamment sur la pré-inscription sur Admission post-bac et l’inscription à l’université, ainsi que la Direction des relations internationales présentera les possibilités de départ à l’étranger.
Une émission spéciale JPO en direct
La Direction des usages du numérique présentera ses services et une émission spéciale JPO sera réalisée en direct de l’Atrium. Le Service de la vie universitaire (SVU) est aussi présent à l’Escarpe à travers notamment l’exposition « Envisage-moi » organisée par la Mission handicap, les bibliothèques gérées par le Service commun de documentation sont pour la plupart ouvertes et le Service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps) proposera des démonstrations de cours de sport. Et encore bien d’autres animations au programme de la journée : des visites guidées des campus par les fameux « guides JPO » au pull orange flashy, des cours en amphithéâtre, des expériences spectaculaires en laboratoire, des visites de cités U, un déjeuner au resto U, des amicales en fête etc.
À noter que le partenariat avec la SNCF est reconduit cette année : le TER Alsace offre le billet retour gratuit sur présentation du billet aller le samedi 9 mars (valable pour les trajets au départ des gares du Bas-Rhin, Haut-Rhin, de Sarrebourg et de Belfort).
Fanny Del
Vendredi 25 janvier, quelque 400 personnes ont assisté à la cérémonie des vœux de l'équipe présidentielle à l'ensemble de la communauté universitaire et des partenaires institutionnels dans l'aula Marc-Bloch du Palais universitaire. Alain Beretz a choisi, non pas de faire le bilan de l'année écoulée, mais plutôt de « se tourner vers l'avenir car cette année est l’année d’un nouveau contrat de l’université avec l’État, d’une nouvelle équipe de présidence avec un nouveau mandat, bientôt d’une nouvelle loi ». Après une brève présentation de ses vice-présidents, il a formulé ses vœux autour de trois mots-clés : la réussite tant des étudiants, des chercheurs que des personnels, l'ouverture à la société et l'innovation en matière de pédagogie, de recherche et de stratégies. Le président a ensuite remercié toute la communauté universitaire pour sa « confiance en l'avenir, cet avenir engagé, collectif et solidaire ».
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 6 mars midi pour une parution le vendredi 8 mars 2013.
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